Ce n’est pas une 1ère fois… ce sont des retrouvailles avec le groupe de manufacture de papier accompagnée par Christine, Estelle et Axel. Nous poursuivons l’atelier avec l’objectif de passer sur scène pour prendre la parole à l’occasion de la Fête des Langues : un sacré défi et une 1ère fois !
Ravies de revoir les belles Vijaya, Poojitha, Kanista, Mona, Elif, Aïssata, Dalila, nous accueillons 4 hommes. Nourreddine parle français et kabyle d’Algérie. Topon et Pranta nés près de Dacca, la capitale du Bengladesh, s’expriment surtout en bengla ou bengladais et anglais. Milton, à la retraite de l’administration de la police à Santiago de l’ile Praya, parle surtout le créole capverdien qui est si sensuel et gourmand en bouche. Il aime lire avec le dictionnaire près de lui nous dit Christine.
Mona raconte en français aux nouveaux quel est ce hangar : « Ce lieu, c’est bizarre mais c’est magnifique ! » Topon découvrant le bus, confirme : « C’est magnifique ! » Pranta nous remercie dans un bon français de lui donner l’opportunité de parler.
Nous écoutons « Saudade » de Cesaria Evora « Diva dos pés descalços » la Diva aux pieds nus, née à Mindelo au Cap Vert et aussi le malien Salif Keita et le kabyle Lounis Ait Menguellet, et Oum Kalthoum la chanteuse egyptienne, et Lounès Matoub le berbère... Nourredine met son gobelet en carton autour de l’i-phone au faible son, et alors miracle dans le bus, le son résonne amplifié !
Aïssata qui parle peul et français, était agent comptabilité pour Orange au Mali. Elle a 2 enfants là-bas et 2 enfants à Aubervilliers. « Je remercie la mairie et l’association. C’est un travail. Il faut aimer et accompagner les étrangers. » « C’est ton mari qui ne veut pas que tu travailles ? » dit Aïssata à Poojitha, pharmacienne biologiste née au Sri Lanka qui élève ses 2 enfants. « En Afrique, chez les Soninkés, l’homme travaille et la femme est à la maison avec les enfants, elle n’a pas le droit de travailler même si elle est doctorante. Alors c’est la catastrophe si le mari est malade ou si il meurt ! »
Mona qui a un bac + 4 en action sociale, explique qu’elle ne travaille pas mais c’est son choix pour élever ses 4 enfants. Son mari est peintre en bâtiment. Elif a décidé de se taire car elle reconnaît être trop bavarde. Tout le monde rit. Dalila nous dit qu’elle était gouvernante dans un hôtel, responsable des femmes de chambres. Dalila chante « Ssendu » de Idir avec les gestes. Ssendu est la courge dans laquelle on baratte le petit lait pour faire du beurre.
Pranta et Topon, très respectueux demandent l’autorisation de se lever, et les yeux fermés, la main sur le cœur, chantent l’hymne du Bangladesh. C’est beau, simple, pur et touchant. Tout le monde plane dans le bus.
Après ces présentations si vivantes, Estelle dit « Je suis admirative… et merci, je voyage tant en vous écoutant ! »
Et puis Deborah raconte qu’elle a passé un an en Jordanie elle adore le mansaf (pain riz sauce au lait caillé amandes) et le maklouba (plât "renversé" au riz et aubergines) C’est décidé, Dalila apportera ses pâtisseries orientales mardi prochain. Parler de cuisine nous réjouit. D’ailleurs il est l’heure. Bon appétit ! « Bonne petite » répond Milton…
Dans le cadre d'un cycle de manufactures de langues en partenariat avec l'Association Solidarité Emploi d'Aubervilliers.
Verbatim d'Axel Petersen
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